L’empire de Rodolphe Saadé s’étend bien au-delà des eaux de la cité phocéenne, par-delà l’Atlantique et jusque dans le Bureau ovale, où il est allé annoncer de juteux projets aux Etats-Unis aux côtés de Donald Trump. C’était peu avant qu’Emmanuel Macron n’appelle les entreprises françaises à suspendre leurs investissements outre-Atlantique en pleine guerre commerciale. Mais l’armateur a trouvé son rythme de croisière avec le président, dont il vante les qualités en privé, et qui lui amène sur un plateau le Premier ministre indien Narendra Modi. Saadé, lui, continue de faire des affaires là où Paris est en apparence persona non grata, comme encore tout récemment en Algérie.
En France, ce sont ses investissements dans les médias, menés tambour battant, qui l’ont mis sous le feu des projecteurs. Au sommet de sa puissance, l’homme d’affaires entend bien en profiter pour préserver ses acquis dans un climat de crise politique prolongée, et notamment le dispositif fiscal avantageux dont bénéficie son groupe.